Conférence : la conquête de la planète rouge, du rêve à la réalité ?
Alors que Mars ne cesse de faire parler d’elle, que ce soit pour les récentes découvertes réalisées ou sa place dans la science-fiction, l’IPSA organisait une conférence spéciale à son sujet le 13 octobre 2015, en compagnie d’Alexandre Mangeot et Alain Souchier, tous deux membres de l’Association Planète Mars, filiale française de l’organisation internationale Mars Society. L’occasion pour les étudiants présents d’en savoir plus sur l’exploration de la planète rouge.
Intitulée « Simulation, exploration spatiales sur terre », cette conférence avait attiré bon nombre d’IPSAliens intrigués par cette planète vers laquelle l’homme se rapproche un peu plus chaque jour. À ce titre, Alexandre Mangeot, ingénieur recherche et développement spécialisé dans la propulsion, profitait de la tribune offerte pour présenter l’ensemble des expériences scientifiques menées par Mars Society afin de faciliter une éventuelle prochaine vie humaine sur Mars. Dans leur majorité, ces expériences consistent en des périodes d’isolation de groupes de scientifiques, dans des zones désertiques des États-Unis (à l’instar de l’Utah) et du Nord Canadien, afin d’avoir des milieux semblables au désert martien. Isolés (sauf en cas d’urgence) et munis du même type de nourriture que les spationautes sur l’ISS, les scientifiques simulent une existence martienne au plus proche de la réalité et effectuent ainsi des « sorties extravéhiculaires » dans le but d’effectuer des tests sur le sol. Chaque scientifique s’équipe alors d’un scaphandre d’un poids de 15 kg, handicapant ainsi ses manipulations. D’après Alain Souchier, une fois que ces expériences sont terminées (souvent après quatre mois d’isolation), les résultats obtenus permettent d’avancer un peu plus dans l’espoir d’une future conquête spatiale. En effet, ces tests « grandeur nature » font le point sur les aspects scientifiques et techniques destinés, par exemple, à mesurer la composition de l’atmosphère ou du sol, mais pas seulement : les aspects humains (réactions, humeurs…) et les aspects pratiques d’une possible vie sur Mars sont également étudiés.
Une conquête qui a déjà conquis les passionnés
L’isolation, Alexandre Mangeot va d’ailleurs y goûter à son tour pour une durée assez longue puisque l’ingénieur participera en 2017 à une mission de 365 jours en total isolation dans le Nord du Canada avec une équipe de 6 à 8 personnes. Une initiative importante car, de l’aveu de l’expert, seulement une seule mission d’une pareille ampleur a été réalisée jusqu’à présent : le projet Mars500 lancé par la Russie en 2010. L’équipe était alors restée plus de 500 jours dans un espace confiné, semblable à un abri martien, alors que la future mission d’Alexandre permettra aux scientifiques participants de réaliser des sorties extravéhiculaires sous le regard attentif d’experts situés à quelques kilomètres de la position de l’équipage. Un vrai défi qui fait rêver plus d’un IPSAlien, comme Nicolas Daguzan et Valentin Hugonnaud (IPSA promo 2018). « M. Mangeot m’a appris énormément de choses sur Mars en peu de temps, confirmant et augmentant même mon envie de travailler dans le domaine spatial, assurait ainsi Valentin à l’issu de la conférence. Ensemble, nous avons évoqué les différents projets sur lesquels il travaille simultanément, dont la construction d’une serre pour sa mission en 2017 afin de pouvoir faire pousser des fruits et légumes durant l’expérience, le sol extérieur n’étant pas fertile. » Pour Nicolas, l’action de Mars Society, qui propose à des étudiants américains de les rejoindre dans le cadre de projets de fin d’études, est remarquable à tout point de vue : « Cela peut être un vrai tremplin dans la vie professionnelle, pour des étudiants passionnés. »
À propos de Mars Society :
Créée en 1999 par Robert Zubrin, un ingénieur américain expert en systèmes de propulsion spatiale, Mars Society est une organisation internationale à but non lucratif qui a pour objectif d’emmener l’être humain sur Mars dans les 30 prochaines années et cela dans des conditions de vie optimales.