L’IPSA était partenaire de la 4e édition du DelSys, du 25 au 27 novembre 2015
Du 25 au 27 novembre 2015, l’IPSA était partenaire de la 4e édition du DelSys organisée dans les locaux de CentraleSupélec à Gif-sur-Yvette (91). Intitulé « Retards, interconnexions, méthodologies, algorithmes et applications », ce grand colloque-workshop réunissait de nombreux experts et chercheurs venus de toute l’Europe, parmi lesquels Islam Boussaada, enseignant-chercheur à l’IPSA.
Quel est votre rôle au sein de l’IPSA ?
Islam Boussaada : J’enseigne au sein du département de mathématiques de l’analyse complexe et de l’analyse harmonique à nos étudiants en 3e année. Mon domaine de recherche porte sur la description qualitative des systèmes dynamiques : en gros, cela consiste à analyser les dynamiques de systèmes paramétriques en évolution par rapport à une variable sans avoir à résoudre les équations différentielles les gouvernant. L’idée, c’est de mieux comprendre les évolutions possibles des systèmes en fonction de la variation de ses paramètres.
Pourquoi avez-vous participé à ce colloque ?
Avant d’être recruté à l’IPSA en tant qu’enseignant-chercheur permanent, j’ai effectué un séjour post-doctoral (d’une année) financé par l’IPSA en 2010, où mon activité de recherche se déroulait au Laboratoire des Signaux et Systèmes (L2S) dont les tutelles sont le CNRS, CentraleSupélec et l’université Paris-Sud. Depuis, nous avons signé une convention de collaboration recherche DRII/L2S, et donc je suis membre du L2S avec le statut de chercheur associé. Cela fait ainsi cinq ans que je travaille sur l’effet induit par le retard sur les dynamiques des systèmes, une discipline que j’aborde depuis avec Silviu Niculescu, directeur du L2S, directeur de recherche première classe au CNRS et médaillé d’argent du CNRS.
Silviu est une personnalité nationale centrale dans ce sujet de recherche. Quand il m’a proposé de co-organiser ce workshop, j’ai accepté sans hésitation vu son incidence sur la visibilité de notre recherche au sein de la DRII ; pour s’en rendre compte, il suffit de voir les partenaires de la manifestation sur la page web du workshop.
Qu’est-ce que le « retard » au cœur de vos recherches ?
Le retard est souvent justifié par les phénomènes de propagation ou de communication. Pour bien comprendre la notion de retard, il faut se rendre compte du temps nécessaire pour prendre une décision ainsi que le temps nécessaire à l’exécution de cette décision. Le retard, on l’observe dans la vie de tous les jours. Par exemple, c’est le temps d’attente observé de l’arrivée de l’eau chaude pendant la douche. A priori, dans ce cas, cela ne pose aucun souci, mais pour des systèmes technologiques, ce petit retard peut avoir une influence parfois dramatique. En effet, ces retards peuvent causer la déstabilisation d’un système ou même sa désynchronisation ! Le but de nos recherches est donc de comprendre l’effet induit par ce retard sur les dynamiques. Dans le cadre de mes travaux, j’ai notamment pu m’intéresser à des problèmes de stabilisation de structures mécaniques/mécatroniques et à la réduction de vibrations de systèmes mécaniques en utilisant des lois de commande retardées. Cela démontre que le retard intentionnel est une approche assez innovante et prometteuse dans les problèmes de commande.
Le but de cet événement consistait donc à voir les différents moyens permettant de résorber le retard et le réduire, mais aussi comment réagir face à lui et le voir d’une manière positive ?
Exactement. Ce colloque était un projet financé par le CNRS : c’est ce qu’on appelle un groupement de recherche. Avec cela, le CNRS essaye d’étendre son réseau de recherche à l’échelle européenne via un GRDI, un projet de recherche qui dure 4 ans et encourage les interactions de chercheurs à travers l’Europe dans des disciplines spécifiques. Pour cet événement, des chercheurs de près de quarante nationalités étaient ainsi présents. C’était l’occasion d’échanger et de voir ensemble les nouvelles tendances, thématiques, découvertes et problématiques autour des systèmes dynamiques.
L’événement s’est composé de très nombreuses conférences, certaines données par des chercheurs de premier plan au niveau international. En tout, 36 conférences ont été menées. Après ces dernières s’est une table-ronde réunissant de grands pontes pour aborder les nouvelles directions de la recherche, permettre à chacun de donner son point de vue et partager ses expériences en la matière.