Deux IPSAliens de Toulouse remportent la finale nationale du concours Odysseus
Clément Chantebel et Léopold Comby (IPSA promo 2018), tous deux étudiants en 3e année à l’IPSA Toulouse, ont remporté la finale nationale d’Odysseus, un concours éducatif et ludique sur les sciences spatiales lancé par l’Union européenne dans le cadre des programmes Horizon 2020. Clément revient sur ce succès et présente leur projet victorieux de drone-dirigeable martien.
Pourquoi vous être engagés dans ce concours Odysseus ?
Avec Léopold, nous avions depuis longtemps l’envie de faire un projet en dehors du cadre associatif de l’école (Clément s’occupe déjà de l’association IPSA’Scope à Toulouse et fait partie avec Léopold de l’association IPSA Rocket). Du coup, en cherchant un peu les appels à projets existants, en privilégiant les concours sur la longueur en lieu et place des défis en mode rush/hackathon, nous sommes tombés sur Odysseus. Nous nous y sommes intéressés puis avons décidé de nous lancer… et au final, ça a plutôt pas mal marché !
En quoi consiste votre projet de drone martien ?
Il s’agit d’un drone pensé sous la forme d’un dirigeable de 110 000 m3, donc plutôt imposant. Nous avons pensé à toutes ses caractéristiques : ses dimensions, sa motorisation, ses missions, ses objectifs, etc. À l’heure actuelle, le projet a trois buts : faire une étude atmosphérique de Mars, établir une cartographie 3D de la planète avec des instruments lasers et servir de relais aux Rovers déjà présents sur place. Pour cette dernière partie, il faut savoir que ces Rovers présentent un gros problème de communication, du fait qu’ils doivent attendre qu’un satellite passe juste au-dessus d’eux pour pouvoir envoyer les nombreuses informations qu’ils récoltent. Or, cette situation peut ne pas arriver quotidiennement. C’est là qu’interviendra notre drone. Il optimisera l’exploration martienne des Rovers en récupérant directement ces informations pour les envoyer su Terre ou à un satellite passant à proximité.
Depuis quand travaillez-vous dessus ?
Nous avons véritablement commencé à imaginer ce drone au mois de décembre 2015. Ensuite, il nous a fallu deux bons mois pour avancer et obtenir quelque chose de relativement présentable pour le concours.
D’où vous est venu l’idée de ce projet ambitieux ?
Au départ – et de façon un peu idyllique –, notre souhait était de concevoir un aérostat capable d’explorer toutes les planètes. En discutant, nous nous sommes finalement mis d’accord sur le fait de « limiter » nos ambitions et de développer principalement un projet en rapport avec Mars, l’une des thématiques proposées par Odysseus. Une fois que nous étions tombés d’accord, nous avons rapidement convenu de garder l’idée de l’aérostat. Il ne restait plus qu’à réfléchir à comment il pourrait fonctionner sur la planète rouge, en incluant la liste du matériel technique et scientifique dont il faudrait l’équiper.
Vous attendiez-vous à remporter la finale française du concours ?
Non, pas vraiment ! Nous pensions déjà avoir de bonnes chances d’être sélectionnés lors du dépôt de dossier, mais de là à remporter le second tour, celui des oraux… La finale a été très serrée, avec beaucoup de très bons projets en lice. Ce fut donc une très belle surprise que de terminer premiers !
Le prochain rendez-vous, c’est la grande finale européenne qui se déroulera à Bruxelles du 4 au 7 juillet 2016. Comment vous vous préparez ?
Nous avons forcément dû commencer à tout traduire car, pour cette finale, les présentations devront se faire en anglais. Ensuite, nous continuons à développer notre projet. En effet, des membres du jury nous ont mis en contact avec des professionnels du CNES s’étant occupé ou travaillant encore sur des projets et technologies proches. Cela nous permet de recevoir de précieux conseils pour améliorer le drone, en découvrant par exemple les différents types de matériaux à privilégier. L’idée, c’est de garder les grandes lignes du projet qui a déjà remporté l’étape française tout en effectuant un travail d’optimisation.
Deux autres IPSAliens sur le podium
S’ils n’ont pas pu terminer devant leurs homologues de Toulouse, Jordan Culeux et Chris De Claverie (IPSA promo 2020) n’ont pour autant pas démérité lors du concours Odysseus. Arrivés à la 2e position de la finale hexagonale, ces deux étudiants de 1re année de l’IPSA Paris ont eux-aussi séduit le jury grâce à un beau projet alliant énergie et conquête de l’espace. « Nous avions travaillé sur ce projet durant deux-trois mois, entre les cours et les examens, explique Jordan. Notre projet reposait sur une question simple : comment utiliser l’espace pour palier le réchauffement climatique ? Nous nous sommes donc logiquement tournés vers la thématique de la production énergétique qui, sur Terre, est actuellement au cœur de nombreux enjeux aussi bien écologiques qu’économiques, sans parler des tensions internationales liées au pétrole ou au gaz. Pour cela, nous avons pensé placer des panneaux photovoltaïques dans l’espace, soit l’endroit où ils pourraient capter un maximum de rayons solaires, tout en imaginant comment renvoyer sur Terre cette énergie captée. Avec l’aide d’autres étudiants de l’IPSA, et notamment de l’association Dreamage, nous avions même réalisé une vidéo à la façon d’un « draw my life » pour vulgariser le projet et en faire la promotion. Au final, même si nous n’avons pas remporté le défi, ce concours a été une belle aventure, d’autant que nous ne sommes qu’en 1re année ! Nous nous sommes beaucoup amusés à le faire et cela nous a donné de l’expérience pour la suite. D’ailleurs, nous réfléchissons déjà à participer à de futurs concours ! »