IPSA Vega à la poursuite des exoplanètes
Régulièrement, l’association IPSA Vega permet aux futurs ingénieurs d’observer les étoiles et les planètes via de multiples partenariats. Organisée avec Planète Sciences en mai 2017, l’excursion au Télescope Jean-Marc Salomon (TJMS) de Buthiers (77) a ainsi permis à une équipe d’IPSAliens férus d’astronomie d’être formée aux méthodes de détection des exoplanètes, ces planètes situées hors de notre système solaire, dans le cadre du Programme d’Initiation à la Recherche et à l’Innovation (PIRI) mis en place par l’école pour sensibiliser les étudiants de 4e année à la recherche scientifique.
Tatiana Perrotin (IPSA promo 2019) et Alexis Rollin (promo 2021) ont de quoi être fiers. La première est la présidente fondatrice d’IPSA Vega et son actuelle vice-secrétaire. Le second est l’actuel trésorier et chef de la mission baptisée officiellement « fil rouge : validation de transit d’exoplanètes ». Depuis sa création en 2016, l’association ne cesse de prendre l’ampleur et d’intéresser un nombre toujours plus important d’étudiants. Surtout, IPSA Vega fait désormais partie des associations phares de l’école et se trouve désormais capable d’intégrer son activité au cursus officiel de l’école. Ce premier essai associé au PIRI en est la preuve. « Avec l’aide et la participation d’Anica Lekic, enseignante à l’IPSA Paris et responsable du Student Lab, nous avons eu l’opportunité de participer à ce PIRI tourné vers les exoplanètes, détaille l’un des participants. Et parmi les cinq séances programmées, nous avons eu la chance de pouvoir effectuer une nuit d’observation au sein d’un observatoire semi-professionnel, le TJMS, afin d’acquérir nous-même les données à traiter ultérieurement. »
Deux nuits d’explorations spatiales
Parmi la dizaine d’étudiants accompagnés au TJMS par le duo de l’association se trouvaient Gabriel Aristaghes, Baptiste Laulan-Souilhac et Nicolas Spadaro Sapari (promo 2018). Ils ont pu découvrir sur place toute la méticulosité requise pour ce genre de travail « Notre première nuit d’observation à la base de Buthiers s’est déroulée le 21 mai, raconte Baptiste. Une rigueur absolue était nécessaire de notre part afin que chaque minute de cette nuit soit utile au projet. En effet, un programme de la soirée fut élaboré à partir des étoiles que nous voulions observer. Les prévisions météorologiques étant parfois imprécises, il fallut donc envisager tous les scénarios possibles pour une nuit qui ne laissait guère la place à l’improvisation. » Arrivés au centre d’observation en début de soirée, les étudiants ont d’abord eu la chance de pouvoir observer divers astres à l’aide de plus petits télescopes. « Nous avons pu observer Jupiter, Saturne et leurs lunes respectives, témoigne Gabriel. De plus, Alexis, chef de mission au cours de la soirée, nous a permis d’observer de nombreuses nébuleuses et galaxies à l’aide des télescopes géants du centre. C’est d’ailleurs lui qui a procédé au guidage du télescope tout au long de la soirée. »
Passé ce galon d’essai, les apprentis astronomes ont enfin pu commencer leur travail et suivre le transit de l’exoplanète Tres-3b de 23 h 20 à 2 h 38. « Nous avions plusieurs travaux à mettre en œuvre, poursuit Nicolas. Tout d’abord, à l’aide du logiciel Stellarium destiné à donner une carte du ciel réaliste en 3D et en temps réel, nous pouvions suivre le transit de l’étoile. Ce dernier nous a permis de trouver nos étoiles de référence afin de rendre compte de la variation de luminosité prévue de Tres-3b. Ces dernières devaient avoir un spectre relativement proche de notre étoile afin qu’elles soient légitimes. » En parallèle, d’autres étudiants s’entraînaient au traitement d’images à l’aide du logiciel PRiSM afin de commencer à l’effectuer dès la fin du transit sur les images obtenues de Tres-3b.
Un travail de fourmi
Cinq jours après cette première nuit passée au TJMS, neuf étudiants de l’IPSA revenait le 26 mai avec un nouvel objectif : suivre le transit de l’exoplanète WASP-48b. « Nous avons dû choisir de travailler sur cette étoile car les autres ne respectaient pas les critères optimums pour l’observation, souligne Gabriel. En effet, leur magnitude était trop importante ce qui entrainait une grande difficulté dans leurs observations. Autre avantage de choisir WASP-48b : le fait de pouvoir la détecter sans perturbation lunaire. » Une fois le pointage réalisé (un travail en amont de près de 4 h !), l’observation pouvait enfin commencer. « Le télescope a pointé le transit de l’exoplanète durant plus de 3 heures, poursuit Baptiste. Le programme du télescope permettait de suivre le système étudié automatiquement. Cela nous a permis de sortir les télescopes et d’observer les astres. Ce fut l’occasion d’observer Jupiter et Saturne avec ses anneaux célèbres. De plus, nous avons eu la chance d’observer des objets spatiaux d’origine humaine tels qu’un satellite Iridium, les lumières de nombreux satellites et trois passages de l’International Space Station ! »
À la fin du transit de WASP-48b, les étudiants ont continué leur tâche. Ils ont alors récupéré les différentes informations collectées par le télescope et, dès les premiers résultats obtenus, essayé de traiter les images obtenues sur PRiSM afin de détecter les variations de lumière. Un moment gratifiant permettant de réaliser tout le travail déjà accompli durant la nuit. « C’est réellement à cet instant que l’on voyait ce que l’on allait devoir faire mais aussi que l’on pouvait commencer à faire de la recherche », estime Nicolas.
Le fruit de ce travail sera publié d’ici quelques semaines sur une base de données internationale et ouverte aux amateurs : l’Exoplanet Transit Database (ETD). L’occasion pour les IPSAliens et les membres d’IPSA Vega de pouvoir contribuer à leur échelle à la recherche et de collaborer avec des professionnels du monde entier !
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À propos du Télescope Jean-Marc Salomon :
Don de la Fondation Jean-Marc Salomon à Planète Sciences, le Télescope Jean-Marc Salomon est un instrument de grand diamètre accessible à tous. Le Télescope Jean-Marc Salomon de 600 millimètres de diamètre est situé au centre d’astronomie du même nom, à la base de loisirs de Buthiers (77), près de la ville de Malesherbes. Il est surélevé par rapport au reste du centre de loisirs et jouit ainsi d’une localisation peu affectée par la pollution lumineuse de la région parisienne. Il est équipé d’un matériel de très haute qualité en faisant un instrument semi-professionnel pouvant accueillir aussi bien des classes pour des travaux expérimentaux que des astronomes amateurs participant à des travaux menés par des chercheurs en astrophysique.
Le TJMS est géré par Planète Sciences, une association qui a pour but de promouvoir les sciences auprès des enfants et des jeunes de 8 à 25 ans. L’association réalise souvent ses activités dans le cadre de partenariats. C’est pourquoi elle souhaite faire du Télescope Jean-Marc Salomon un instrument reconnu dans la pratique de l’astronomie en France dans les domaines pédagogique et associatif.
À propos d’IPSA Vega :
L’actuel bureau de l’association est composé du président Nicolas Le Fèvre (promo 2020), du secrétaire Yoann Audet (promo 2021), du trésorier Alexis Rolin (promo 2021), de la vice secrétaire Tatiana Perrotin (promo 2019), du vice trésorier Clément Chantebel (promo 2019) et de la vice présidente Anica Lekic (enseignante).