Quand Maxime Lenormand (IPSA promo 2019) présente l’aviation du futur à Vladimir Poutine
Actuellement en 4e année à l’IPSA, Maxime Lenormand (promo 2019) effectue son semestre obligatoire à l’International en Russie, au sein du prestigieux Institut de Physique et Technologie de Moscou (MIPT). Une destination qui lui a permis de prendre part à la 19e édition du World Festival of Youth and Students en octobre 2017 à Sochi et d’y présenter ce que pourrait être l’aviation du futur devant de nombreux invités. Et parmi eux, un certain Vladimir Poutine…
Maxime (avec le t-shirt noir, à gauche), lors de l’intervention de Vladimir Poutine
Crédits photos : Agence TASS
Pourquoi voulais-tu effectuer ton semestre à l’étranger en Russie et pas ailleurs ?
Au-delà de la découverte d’une nouvelle culture, je voulais réaliser ce semestre dans un pays actif dans le secteur de l’aéronautique ou du spatial. Du coup, le choix de la Russie – présente sur les deux secteurs – s’est imposé de lui-même ! C’est comme ça que je me suis retrouvé intégré au MIPT, au sein du département aéronautique. D’ailleurs, je ne suis pas le seul IPSAlien sur place ! Nous sommes quatre en tout : deux IPSAliens venus du campus de Paris et deux, dont moi, venus du campus de Toulouse. Pour la petite histoire, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, notre campus ne se situe pas à Moscou, mais dans une ville nommée Joukovski, à environ 35 km de la capitale. Sur place, les étudiants russes que nous côtoyons sont très sympathiques et le courant passe bien, même si la plupart ne parlent pas très bien anglais. Ils sont surtout surpris de voir des Français étudier en Russie !
Tu t’étais préparé avant ton départ ?
J’avais commencé à apprendre à lire le russe en amont, histoire de me familiariser avec cet alphabet très différent du nôtre, mais sinon pas plus que ça. Après, sur place, nous avons également des cours de russe et j’essaie de continuer à apprendre par moi-même en dehors. Certes, je ne suis là que pour un semestre, mais quitte à être ici, autant essayer de progresser un maximum.
Comment t’es-tu retrouvé à participer au World Festival of Youth and Students ?
C’est le MIPT qui nous a invités à ce festival regroupant pendant une semaine des étudiants et jeunes du monde entier pour participer à l’un des douze pôles de cette édition 2017, en l’occurrence le pôle « L’aviation du futur ». Pour donner un ordre de grandeur de l’événement, le pôle sur l’aviation concernait uniquement 300 jeunes sur les 25 000 présents ! Et pour chaque pôle, de nombreuses conférences en rapport avec la thématique étaient organisées. Pour nous, il s’agissait de découvrir les différentes facettes de l’aéronautique grâce à l’intervention de nombreux professionnels, russes pour la plupart même s’il y avait aussi des intervenants d’autres pays européens et asiatiques. L’idée, c’était de pouvoir regrouper des gens venant d’horizons différents pour échanger sur tel ou tel secteur.
Tu t’attendais à devoir réaliser une présentation devant le président russe ?
Pas du tout ! Tout cela s’est fait un peu par surprise !
Comment cela ?
En fait, au sein de chaque pôle, les participants étaient réunis en équipe pour apprendre à se connaître. Chacune des quinze équipes de notre pôle s’est ensuite vue demander de réfléchir à ce que pourrait être l’aviation du futur. Six équipes ayant les idées les plus pertinentes ont été sélectionnées, chacune devant alors choisir une personne pour présenter ses idées à l’ensemble des participants du pôle. Mon équipe ayant été sélectionnée et étant assez à l’aise à l’oral, j’ai été désigné pour être le représentant. Évidemment, je me suis exprimé en anglais, en prenant le soin de faire des pauses toutes les deux phrases pour laisser le temps à un traducteur de retranscrire mon intervention en russe au fur et à mesure. Cela a tellement plu aux organisateurs qu’ils ont ensuite demandé aux six équipes de se réunir afin de réfléchir à une présentation commune de l’ensemble des idées. Nous avons travaillé dessus et, le soir, alors que nous pensions avoir terminé, on nous a finalement demandé de revenir pour cette fois préparer une nouvelle présentation d’1min30 à réaliser devant Vladimir Poutine le lendemain ! Les 20 jeunes concernés n’ayant pas pu tous revenir dans la soirée, nous nous sommes retrouvés à huit – sept russes parlant anglais et moi – pour condenser et trier les informations à garder durant six heures pour parvenir à établir les grandes lignes d’une présentation courte et ne comportant qu’une seule diapo ! Le timing était vraiment serré : le lendemain matin, nous retrouvions le reste des sélectionnés pour leur expliquer ce que nous avions prévu à 8 h et devions donner le nom du speaker final à 9 h ! Là encore, sur les huit personnes pressenties, j’ai finalement été désigné. Peut-être parce que j’étais celui qui avait le plus la pêche et savait aussi comment mieux vendre notre vision. Voilà comment je me suis retrouvé à faire cette présentation devant Vladimir Poutine… et les caméras de la télévision russe !
L’intervention de Maxime, en vidéo
Cela a dû être particulier, non ?
Oui, c’est vrai que ça fait quelque-chose ! Évidemment, je n’étais pas le seul à m’exprimer : nous étions douze jeunes à faire une présentation sur un sujet bien spécifique. Par contre, à la fin des douze interventions, Vladimir Poutine a pris le micro pour revenir sur certaines d’entre elles, dont la mienne. Je l’avais donc à deux mètres devant moi et il me parlait les yeux dans les yeux.
Pour revenir à ta présentation, sur quoi portait-elle ?
Elle condensait en 1min30 ce que l’ensemble des équipes avait pu imaginer sur l’aviation du futur. Pour faire simple, nous avions surtout choisi d’expliquer que celle-ci n’allait pas uniquement concerner des avions pouvant atteindre des vitesses phénoménales ou possédant un coût de fabrication moins important et des formes révolutionnaires. En effet, ce futur ne va pas uniquement impacter les caractéristiques des appareils, mais également l’ensemble du processus : les ingénieurs disposeront de nouveaux outils et les usines seront totalement différentes tout comme les aéroports et les autres infrastructures… Au final, la façon de concevoir, de construire et d’utiliser l’avion sera aussi complètement repensée ! On aura alors affaire à une toute nouvelle industrie.