Le pilotage, une passion IPSAlienne : le témoignage de Louise Decoster (IPSA promo 2019)
Le jeudi 13 décembre 2018, le campus parisien de l’IPSA aura le plaisir d’accueillir le Capitaine Jean-Guillaume « Marty » Martinez pour une conférence exceptionnelle qui permettra aux étudiants comme au grand public d’en savoir plus sur le parcours de cet illustre pilote de chasse. En attendant le jour J, l’IPSA vous propose de découvrir une série de trois témoignages de ses futurs ingénieurs ayant, eux-aussi, l’aéronautique dans le sang depuis de nombreuses années. Après Samy Bouzidi (IPSA promo 2019) et Nicolas Moujon (promo 2021), voici le témoignage de Louise Decoster (promo 2019), une étudiante en 5e année qui aspire à devenir à son tour pilote de chasse.
Louise, lors de son premier vol en Rafale
Depuis quand es-tu passionnée par le pilotage ?
Je suis passionnée par le pilotage depuis mes 5 ans. Petite, je voyageais beaucoup et prenais l’avion 4 à 6 fois par an – j’habitais dans le nord de la France et rendais souvent visite à mes grands-parents qui, eux, vivaient dans le sud. Un jour, lors d’un vol de nuit, j’ai eu la possibilité d’entrer dans le cockpit et toutes ces lumières sur le tableau de bord m’ont tout de suite attirée. Le déclic a eu lieu à ce moment-là : il fallait que je devienne pilote ! Dix ans plus tard, j’ai appris que ma ville donnait des bourses aux jeunes souhaitant apprendre à piloter. J’ai postulé, puis été retenue et c’est ainsi que j’ai pu commencer à piloter à l’âge de 15 ans. Par la suite, j’ai obtenu ma licence de pilote privé, cette dernière permettant de piloter partout en France – le détenteur de la licence a juste à louer un avion dans un aéroclub et peut ensuite s’envoler où il le souhaite. Cela fait maintenant 4 ans que je possède cette licence et vole régulièrement.
Combien d’heures de vol as-tu pu déjà exécuter ?
J’en suis à 110 heures de vol environ !
Qu’apprécies-tu le plus quand tu es dans les airs ?
C’est vraiment cette sensation de liberté couplée aux responsabilités induites. Piloter un avion, ce n’est pas comme conduire une voiture : en cas de problème, on ne peut pas se ranger sur le bas-côté. Il faut avoir du sang froid pour savoir comment réagir lors de certaines situations délicates. Je repense notamment à cette fois où, il y a deux ans, je me suis retrouvée à devoir faire face à une panne moteur. Par chance, cela s’est produit en bout de piste, mais il a tout de même fallu maîtriser l’appareil. Mais au-delà des responsabilités, ce que j’apprécie le plus dans les airs, c’est de me sentir libre, de toucher les nuages… Le ciel et l’espace intéressent et attirent l’Homme depuis l’origine : avoir l’impression de quitter la Terre reste un sentiment incroyable. D’ailleurs, voler est aussi une bonne façon de décompresser. Quand j’étais en prépa, avec des semaines de travail assez lourdes, prendre l’avion durant le week-end était mon moment à moi pour me retrouver et souffler.
Est-ce qu’il y a un vol réalisé qui te rend plus fière qu’un autre ?
Il y en a un, oui. Avec mon instructeur, nous étions partis ensemble faire un petit voyage jusqu’au Mont-Saint-Michel. Malheureusement, mon instructeur n’est plus de ce monde aujourd’hui, mais c’est vraiment quelqu’un qui m’a transmis sa passion, pour le vol bien sûr, mais aussi pour le domaine militaire – il était lui-même un ancien militaire. Aujourd’hui, si je souhaite devenir pilote de chasse, c’est en partie grâce à lui. Et j’espère bien y arriver !
Pour revenir à ce vol, il m’a énormément marquée parce qu’il représentait un vrai beau moment de complicité. Il représentait aussi une forme d’aboutissement, après de nombreuses heures de vol. J’étais fière de ce que je pouvais réaliser, du travail accompli et du chemin parcouru pour y arriver.
Louise et son instructeur, lors du vol vers le Mont-Saint-Michel
Sur quel type d’avions pilotes-tu ?
Tout ce qui est DR400, un avion à quatre places.
En tant que potentielle future pilote de chasse, connaissais-tu déjà le Capitaine Jean-Guillaume Martinez ?
Oui, bien sûr ! En fait, depuis 2014 je suis réserviste de l’armée de l’Air… au sein de la base aérienne 113 où évolue le Capitaine Martinez ! J’ai même fait mon stage l’été dernier au sein de la base. J’ai donc eu l’occasion de le rencontrer, tout comme Sébastien Nativel dit Babouc, celui qui sera son successeur pour le Rafale Solo Display. D’ailleurs, je garde un super souvenir de ces rencontres et espère encore pouvoir discuter avec le Capitaine Martinez lors de sa venue à l’IPSA !
En quoi cette rencontre t’a marquée ?
Pour moi comme pour beaucoup d’autres personnes, le Capitaine Martinez est un emblème de la France. Et pour une personne comme moi qui rêve de devenir pilote de chasse, c’est même un « héros », une idole. Le rencontrer m’a aussi permis d’échanger avec lui sur le métier de pilote de chasse, de ses responsabilités en tant que militaire, de son engagement pour la nation… Je voulais aussi savoir comment il arrivait à supporter la pression, dans son rôle d’ambassadeur de l’aviation française que de militaire, lors de ses missions ou démonstrations, et même auprès de sa famille – être pilote de chasse, c’est aussi pas mal de sacrifices. Ses retours m’ont été très précieux et j’espère encore en savoir plus à l’issue de sa conférence. J’ai notamment hâte de pouvoir lui poser des questions sur le Rafale. Ce dernier est un avion assez complexe. Or, je sais qu’il était sur Mirage 2000 avant de devenir pilote de Rafale : je voudrais bien savoir comment il s’est adapté à ce changement d’appareil et s’il maîtrisait désormais le Rafale à 100 % ou s’il continuait encore à découvrir de nouvelles choses aujourd’hui à son propos.
Quelle sera la suite pour toi après l’IPSA ?
Là, je suis en 5e et dernière année. En février, je vais accomplir mon stage de fin d’études et, ensuite, je vais me présenter au concours d’admission sur titre de l’école de l’Air dont les inscriptions ouvriront au mois de décembre. Il s’agit d’un concours très sélectif, avec en général une à deux places seulement attribuées par an. Je croise les doigts pour que cela aboutisse !
Découvrez le témoignage de Samy
Découvrez le témoignage de Nicolas
Louise lors da la check-list de l’avion avant de partir en vol