Grâce au partenariat avec Aéropyrénées, les IPSAliens peuvent aussi devenir pilotes de ligne !
La passion de l’aéronautique amène chaque année de nombreux étudiants à rejoindre l’IPSA. Toutefois, certains de ces futurs ingénieurs et Bachelors aspirent également à une carrière de pilote. C’est pour eux que l’école s’est rapprochée du centre de formation Aéropyrénées : depuis 2018, grâce à un partenariat liant les deux établissements, les étudiants de l’IPSA peuvent ainsi accéder à une formation permettant l’obtention de l’ATPL (Airline Transport Pilot Licence), soit la licence européenne de pilotage avion indispensable à l’exercice de la profession de pilote de ligne.
Crédits des photos : Marthe Clément, Alexandre Rimane ou Aéropyrénées
Voir son rêve d’enfant devenir peu à peu réalité : voilà ce que vivent les IPSAliens ayant fait le choix de suivre la formation d’Aéropyrénées. C’est le cas de Marthe Clément (promo 2021) qui, depuis de nombreuses années, n’a qu’un seul objectif en tête, celui de « travailler en tant que pilote pour une compagnie aérienne ou une compagnie d’aviation d’affaire ». Intéressée depuis toujours par le monde de l’aéronautique, elle avait rejoint l’IPSA en suivant les conseils de ses professeurs de lycée l’incitant à faire une prépa intégrée. « Après ces deux années, j’ai tenté le concours d’entrée à l’École de l’Air, mais je n’ai pas été retenue. Cela ne m’a pas découragée pour autant : je me disais que j’allais finir mon cursus à l’IPSA avant de retenter ma chance plus tard. Sauf que, peu de temps après, lors de ma 3e année, j’ai entendu parler du partenariat entre l’école et Aéropyrénées. Comme l’envie de voler ne m’avait toujours pas quittée, je m’y suis aussi inscrite en envoyant mon dossier ! »
Marthe Clément
De la théorie à la pratique
Débute alors, au retour de son semestre à l’international de 4e année en mars 2020, sa découverte de la formation qui demande aux participants de valider à la fois la partie théorique (représentée par 13 certifications à obtenir) et la partie pratique (avec un nombre d’heures de vol défini à accomplir). « J’ai commencé avec les cours pour la partie théorique, explique la jeune ingénieure. Chaque certification à obtenir équivaut à une thématique : la météo, les principes du vol, etc. Toutefois, le partenariat avec l’IPSA nous permet de ne pas avoir à suivre ces cours en temps plein puisqu’Aéropyrénées considère que nous possédons déjà certaines bases de par notre cursus et que nous n’avons donc qu’à suivre un cours par certification pour se mettre au niveau de l’ATPL. »
Rattraper le temps perdu
Avec un rythme d’une à deux journées par mois en présentiel (« j’ai vraiment accéléré ma préparation quand j’ai débuté mon stage de fin d’études, une fois la période des partiels terminée »), Marthe est désormais sur le point de valider le module théorique (« j’ai passé neuf certifications et il ne m’en restera que quatre à passer au mois de juin ! ») pour enfin aborder la pratique. Une étape qui ne se fera pas non sans excitation pour celle qui, en parallèle, passe le PPL (la licence de pilote privé) depuis le mois de juin 2020. « Cela fait d’ailleurs deux ans que je vole très régulièrement en Aéro-Club. Le fait d’obtenir cette licence va me permettre de ne pas avoir à faire les deux premières étapes chez Aéropyrénées et d’attaquer directement par la troisième étape relative à la Commercial Pilot Licence (CPL) ! » Un moyen d’assouvir sa passion et de rattraper le temps perdu ! « J’adore quand je suis dans les airs… Je ne sais pas comment le décrire si ce n’est que ça me fait me sentir bien ! Déjà, après le bac, j’avais passé le BIA (brevet d’initiation aéronautique) grâce à une bourse de ma région pour passer le brevet de base et commencer à voler. Cela m’émerveillait, mais en devenant étudiante à Paris, je me suis naturellement retrouvée à moins pouvoir voler – je ne retournais à mon Aéro-Club que lors des vacances scolaires, ce qui n’était pas suffisant. »
Diplômé au sein de la même promotion que Marthe, Alexandre Rimane a lui aussi débuté son aventure avec Aéropyrénées en mars 2020. « Voler a toujours été mon projet même si, à part un baptême de l’air et l’obtention de mon BIA au collège, je n’ai eu aucun parcours en aviation, raconte l’IPSAlien. Au lycée, lors d’un forum d’orientation, j’ai pu rencontrer un étudiant de l’IPSA qui venait justement de mon établissement. Il m’a expliqué pourquoi il a voulu d’abord obtenir le titre d’ingénieur afin d’avoir un pied dans le monde de l’aéronautique : il voyait ce diplôme comme une « sécurité » avant de devenir pilote. Cela m’a intéressé et me suis lancé là-dedans. Et quand un représentant d’Aéropyrénées est venu à l’IPSA pour nous présenter le partenariat et la formation, notamment son histoire – elle a été créée par un ancien ingénieur pour justement permettre aux ingénieurs d’apprendre le métier de pilote –, cela m’a tout de suite parlé. »
Alexandre Rimane
La quête de la sérénité
À la différence de Marthe, Alexandre mène de front les deux modules aujourd’hui. « Sur la théorie, c’est toute une philosophie à assimiler, avec des notions à découvrir, savoir comment répondre aux questions posées… », estime l’ingénieur qui vise l’obtention de toutes ses certifications cet été. Pour la pratique, comme je partais de zéro, j’ai commencé aussi plus tôt sachant que la formation complète s’organise sur 36 mois et qu’elle s’achèvera pour moi en mars 2023. » Des débuts dans les airs qu’il n’est pas près d’oublier. « J’étais un peu stressé, je n’avais pas tous mes repères et j’ai été un peu malade à un moment, s’en amuse-t-il. Mais cela m’a fait plaisir de passer enfin à la pratique, d’en voir le bout. Même si l’on doit garder en tête tout ce que l’instructeur vous dit de faire – le maintien de la vitesse, de l’altitude, etc. –, voler vous procure une vraie sensation de liberté, une réelle sérénité. Là-haut, on oublie un peu ce qu’il se passe sur la terre ferme. »
Rassuré par ces premiers instants passés dans le ciel sur Piper PA-28 ou Cessna 172 et par le contact avec les instructeurs (« cela se fait dans une bonne ambiance conviviale, dans la continuité de celle qu’on connaît à l’IPSA »), Alexandre sait que le chemin est encore long, lui qui doit atteindre les 210 heures de vol pour valider cette partie. Mais cela ne l’empêche pas de se projeter : « Mon but sera de chercher un travail en tant que pilote, idéalement sur un avion de ligne, mais je ne me ferme pas de porte : pourquoi aussi l’aviation d’affaire ou l’aviation de transport ? » Un avenir auquel pense aussi Marthe. « Après l’ATPL obtenue avec Aéropyrénées, je vais devoir obtenir une qualification de type (QT), détaille l’IPSAlienne. Cette QT coûte une certaine somme, mais certaines compagnies participent à son financement, le pilote bénéficiaire restant ensuite un certain nombre d’années au sein de la compagnie. C’est ce qui m’intéresse et je sais que des compagnies comme Ryanair prennent en charge une partie de la QT. Air France le fait aussi, mais elle va encore plus loin en prenant en charge la totalité de la formation de ses Cadets de l’Air et en s’occupant elle-même de former des pilotes sur certains types d’appareil. » Ne reste qu’à espérer un bon décollage pour ces deux futurs pilotes « made in IPSA » !
Les élèves de l’IPSA ont des compétences bien plus élevées que ce qui est demandé pour l’ATPL
Head of Training sur la partie théorique chez Aéropyrénées depuis 2017, Patrick Chabanis est justement celui qui a mis en place cette formation destinée aux étudiants de l’IPSA. Ingénieur navigant de formation, avec 31 années passées dans l’aéronautique naval (dont 12 ans sur les essais en vol), ce pilote revient sur les coulisses de ce partenariat.
Patrick Chabanis
Quels avantages ont les étudiants Bachelors et Ingénieurs de l’IPSA à suivre cette formation ?
Le principal avantage concerne la formation en elle-même puisqu’elle leur permet de suivre un programme très précis et conçu pour eux ! Pour rappel, via ce partenariat, nous leur proposons deux possibilités. La première consiste à passer l’ATPL – c’est-à-dire la partie théorique – puis de suivre la formation complète pour, après la pratique, obtenir le diplôme de pilote de ligne et sortir ainsi avec une double casquette d’ingénieur ou de technicien-pilote de ligne. La seconde possibilité consiste à passer uniquement l’ATPL, ce qui est également un plus à ajouter sur son CV – j’en sais d’ailleurs quelque chose, ayant moi-même été intégré durant de nombreuses années chez Dassault Aviation aux essais en vol : c’est toujours un avantage pour les ingénieurs au sol d’avoir l’ATPL ! Même si la grande majorité des étudiants de l’IPSA opte pour la formation complète afin de devenir pilote de ligne, la partie théorique a été pensée pour s’adapter à eux dans les deux cas. En effet, au moment de sa création, nous avons constaté que les étudiants de l’IPSA – et notamment ceux qui entament la 4e année du Cycle ingénieur –possédaient déjà de fortes compétences aéronautiques en mécanique du vol, en performances, etc. Dès lors, au lieu d’avoir à suivre les 700 heures de cours théoriques, ils n’ont qu’à suivre 200 heures. C’est un gain non négligeable.
Observez-vous des points communs chez les IPSAliens que vous formez ?
Absolument ! Sur certains modules théoriques, on observe que les élèves de l’IPSA ont des compétences bien plus élevées que ce qui est demandé aujourd’hui pour l’obtention de l’ATPL. En effet, pour débuter une formation ATPL, le diplôme minimum requis est le baccalauréat. Or, grâce à leur cursus, les étudiants de l’IPSA démontrent des compétences nettement supérieures en aéronautique. Il y a également un autre point commun qui les relie : c’est leur passion et leur motivation. Ce sont d’ailleurs elles qui font tout !
Enfin, combien d’IPSAliens ont déjà suivi ou suivent encore la formation ?
En ce moment, cela représente une dizaine d’étudiants. Et si la Covid-19 et son impact sur le secteur de l’aéronautique ont un peu freiné les ambitions de certains, on sent désormais que la motivation revient, tout comme les recrutements de pilotes au sein des compagnies aériennes qui repartent de plus belle !