IPS’AIR : plus qu’un festival du vol, une porte d’entrée sur l’aéronautique !
À la manière des meetings aériens, l’IPS’AIR a pour vocation de rassembler les fans d’aéronautique de tout âge, qu’ils soient étudiants, professionnels ou simplement passionnés. Une mission que le festival du vol de l’IPSA a une nouvelle fois réussie à l’occasion de sa quatrième édition organisée du 9 au 21 février sur le campus parisien de l’école d’ingénieurs.
Étudiant en 2e année à l’IPSA, Clément Peviller (promo 2026) aspire à devenir pilote de chasse puis pilote de ligne à l’issue de son cursus d’ingénieur. Forcément, avec un tel plan de carrière en tête, il ne pouvait qu’apprécier le programme de cette nouvelle édition de l’IPS’AIR : « Vu que j’adore piloter, j’attendais avec impatience l’occasion de pouvoir tester les simulateurs de vol. Je trouve ça super intéressant que l’on puisse s’installer aux commandes d’un Mirage 2000 ou d’un P-47 dans une école comme la nôtre, mais aussi y découvrir un réacteur de Rafale ou de Jaguar. Cela motive encore plus à se donner à fond dans les études ! »
Les simulateurs de Mirage 2000 ont eu beaucoup de succés
Des simulateurs plus vrais que nature
Le simulateur de P-47 dont parle justement Clément est l’œuvre de Patrice Gangloff. Ce dernier a commencé par nourrir sa passion pour l’aéronautique avec la construction de maquettes avant de se lancer dans la conception de son propre simulateur de vol en parallèle de son travail. Devenu jeune retraité, il se consacre désormais à sa passion à travers son entreprise Virtual P47 afin d’arpenter différents événements dédiés à l’aviation avec son simulateur, dont l’IPS’AIR. « Durant ma carrière, je n’ai pas eu vraiment le temps de piloter, par manque de temps et parce que j’avais aussi d’autres priorités. En fin de compte, la simulation de vol m’apporte suffisamment de satisfaction ! »
Patrice Gangloff (à droite), avec le célèbre YouTuber aéronautique Xavier Tytelman
Au départ construit sur une idée de budget faible avec des matériaux de récupération et en suivant les conseils d’autres passionnés sur des forums, le simulateur de P-47 conçu par Patrice Gangloff a évolué au fur et à mesure. « Ce qui m’a décidé à opter pour ce modèle d’avion, c’est la sortie d’un add-on pour le logiciel Prepar3D que j’utilisais à l’époque : il donnait alors la possibilité d’utiliser les commandes du cockpit de P-47 Razorback de façon approfondie et c’est ce qui m’a convaincu. L’autre raison, c’est la taille du cockpit : comme je mesure 1m92 pour 100 kilos, il me fallait de la place ! » Criant de réalisme, le simulateur permet aujourd’hui à son créateur d’embarquer un large public et d’initier de nombreuses personnes au pilotage. « En participant à des événements comme l’IPS’AIR ou des meetings aériens, j’essaye de partager des moments agréables avec des gens qui aiment ça et je prends beaucoup de plaisir. Il y a très souvent de belles rencontres inoubliables. »
Les étudiants de l’IPSA à l’honneur
Construire un simulateur de vol, c’est une activité qui se fait sur le long terme. Cela, les étudiants de l’association étudiante IPSA Flight ne peuvent que le confirmer puisque ses membres développent et peaufinent leur simulateur de Boeing 777 depuis 2013. Ce dernier, de plus en plus perfectionné, fait évidemment partie des attractions de l’IPS’AIR. « Cet événement est l’occasion de montrer à tout le monde, notamment aux acteurs de l’aéronautique et aux industriels, ce dont une association d’étudiants comme la nôtre est capable », explique Luc Rayneau (IPSA promo 2025), étudiant en 3e année.
IPSA Flight vous permet de prendre les commandes d’un Boeing 777
Président de l’association depuis un an (« chaque année, on change de président afin que les jeunes générations reprennent le flambeau et apportent de la nouveauté »), le futur ingénieur a rejoint IPSA Flight dès sa 1re année : « Je me suis engagé sur un projet de rénovation de l’overhead, soit la partie haute des commandes l’avion qui permet de contrôler tous les systèmes hydrauliques et électroniques, puis je suis passé chef de projet en 2e année avant de vouloir pérenniser mon engagement et ma volonté de vouloir poursuivre les projets en me présentant pour la présidence ! » Désormais, avec les autres membres, il planche en parallèle à la conception d’un simulateur de vol d’avion de chasse, un projet qui aura de grandes chances d’être présenté lors du prochain Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) de Paris-Le Bourget, marquant ainsi le 10e anniversaire d’IPSA Flight !
Le graffeur C15 a embelli le campus parisien de l’IPSA à l’occasion de l’IPS’AIR 2023 !
L’ingénierie aéronautique, un art à part entière
La présence de nombreux simulateurs n’est pas la seule raison de venir au festival du vol de l’IPSA. Cette année, les visiteurs ont également pu admirer les œuvres dédiées aux légendes du ciel réalisées par le célèbre graffeur C125, apprécier les plus beaux clichés d’avions réalisés par des étudiants de l’école ou encore découvrir des trésors d’ingénierie issus du Musée aérospatial du Groupe Safran. Situés à Réau (77), ce dernier a ainsi prêté de nombreuses pièces pour une exposition éphémère faisant la part belle aux technologies. « C’est important pour Safran d’être représenté dans des écoles d’ingénieurs car nous cherchons à recruter plus de 3 000 ingénieurs cette année, explique Christophe Lorrière, directeur du musée. Les jeunes doivent se dire qu’ils peuvent venir chez nous et notre musée permet de faire passer cette idée. En effet, depuis sa création en 1905, Safran a grandi et s’est diversifié. Aujourd’hui, nous ne faisons pas que de la propulsion : nous concevons des sièges, des radars, des fusées, etc. De ce fait, depuis les années 1980, on essaie de conserver tous nos matériels et le musée nous permet de tout conserver et restaurer : on essaye ainsi d’avoir un exemplaire de chaque pièce intéressante du Groupe Safran. C’est un vrai patrimoine. »
Découvrir les différentes pièces de Safran et échanger avec des ingénieurs de l’entreprise permet de constater l’évolution des besoins du secteur de l’air et de l’espace. « Nos métiers se renouvellent à peu près tous les 20 ans, confie Christophe Lorrière. Par exemple, actuellement, nous travaillons beaucoup sur l’économie de carburant, ce qui demande de sortir du cadre et d’être inventif pour trouver des ruptures technologiques et des solutions innovantes ! » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Safran travaille aussi sur la transition écologique. « Chaque génération de moteur permet des gains de consommation de kérosène, si bien qu’entre la première génération sortie en 1982 et la prochaine, nommée Rise et actuellement en développement, ce gain sera de 80 à 85 % ! Certes, l’aéronautique participe à 2,6 % des émissions mondiales de CO2 mais nous essayons de réduire cette empreinte au maximum et nous allons assez vite ! »
Des rencontres et des instants inoubliables
Cette vision de l’innovation responsable a aussi été abordée durant l’IPS’AIR durant l’intervention de Thibaud Normand, directeur climat du Groupe Safran. D’autres rencontres ont d’ailleurs ponctué le festival du vol, à l’image de la table ronde organisée avec l’association Femmes Pilotes réunissant quatre professionnelles de l’air ou la très attendue conférence de Yann Arthus-Bertrand et Philippe Henarejos autour de leur livre « Mars Terre, destins croisés ». Un événement qui a particulièrement inspiré les futurs ingénieurs à l’image de Laure-Emilie Martin, étudiante en 4e année à l’IPSA : « La vision sur la Terre et son évolution, ce sont des messages très forts. Alors, oui, la situation climatique actuelle est angoissante, mais je suis convaincue que tout le monde peut changer les choses, ne serait-ce qu’à son échelle en faisant des petits efforts. Certes, on ne fera pas tous les mêmes – des personnes seront meilleures que moi sur certains points et vice-versa – mais cela ne veut pas dire qu’il faut pointer du doigt ceux qui n’y arrivent pas autant que soi ! On ne pourra réussir qu’en étant solidaires ! »
Yann Arthus-Bertrand et Philippe Henarejos
Cette édition parisienne de l’IPS’AIR a donc bel et bien rempli sa mission en insufflant la passion de l’aéronautique et de l’ingénierie de bien des façons. Une démarche que ne peut que susciter des vocations comme le témoigne l’influenceuse scientifique et vidéaste Galactic Chloé, venue à l’IPSA pour découvrir ce festival à part au même titre que Xavier Tytelman, autre célèbre YouTuber de l’air et de l’espace. « J’ai eu un coup de foudre pour le domaine du spatial avec un événement comme celui-ci, se rappelle celle qui, en parallèle de ses activités sur les réseaux sociaux, termine son Master management de la technologie spatiale à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne avec un stage de fin d’études à l’Agence spatiale européenne (ESA) à Rome. J’avais 15 ans et j’avais pu participer à la Nuit des chercheurs en Bourgogne, à Dijon, avec ma mère. C’est comme cela que j’ai pu discuter avec des chercheurs travaillant sur la mission Planck de l’ESA justement, qui vise à prendre la première image de l’univers, soit celle juste après le Big Bang. J’ai trouvé ça incroyable. Après ça, je ne me voyais pas faire autre chose : ces événements démystifient les métiers de physiciens et d’ingénieurs ! »
Galactic Chloé (en combinaison argentée) a été conquise par l’IPS’AIR
Gérard Gaillard était une nouvelle fois présent pour présenter son simulateur d’Airbus A320
Les photos des étudiants ont séduit (et impressionné) bon nombre de visiteurs
La belle table ronde avec l’association Femmes Pilotes a été passionnante…
… tout comme la conférence de Thibaud Normand, directeur climat du Groupe Safran