Les concours réservés aux étudiants d’écoles d’ingénieurs représentent toujours une belle opportunité pour les futurs professionnels de relever de nouveaux défis. La preuve avec la dernière édition du Dassault UAV Challenge qui a permis à une équipe de six étudiants de l’IPSA de se frayer un chemin jusqu’au podium grâce à leur projet de drone nommé HEL’IPS et destiné aux sauveteurs !

 

 

Pour participer à un concours étudiant, il faut d’abord avoir le déclic. Parfois, celui-ci intervient au détour d’une expérience en entreprise comme l’explique Saniya Phatak, cheffe du projet de HEL’IPS : « Je faisais mon stage de 2e année dans une start-up qui cherchait à automatiser un drone pour faire de la pollinisation artificielle. C’était un bon moyen d’apprendre sur de nombreux sujets – l’automatisation, la programmation en Python, la communication en MAVLink entre les composants, etc. – et c’est aussi comme ça que j’ai appris l’existence du Dassault UAV Challenge. Le principe m’a plu et j’ai donc commencé à en parler à mes amis de l’IPSA. »

Sous son impulsion, une équipe motivée se met rapidement en place. Constituée d’Emilien Michels, Julien Colin, Matthieu Mazallon, Florian Stanilewicz et donc de Saniya, tous étudiants de 3e année, mais aussi de Timothée Orengo, étudiant de 4e année, la formation se prépare alors à prendre part à la première phase purement théorique du Dassault UAV Challenge. Organisée de septembre à décembre, elle demandait aux participants de présenter un projet avec un dossier de conception de drone original. « Trois membres prenaient part au pôle systèmes du projet tandis que les trois autres s’occupaient de la partie véhicule : c’était une équipe très équilibrée pour établir un rapport préliminaire incluant des plans réalisés sur le logiciel Catia, mais aussi le concept du drone et les missions que l’on souhaitait réaliser », confie la future ingénieure.

 

 

Un drone pour aider les secouristes

Sur les quatorze équipes initialement en lice, seules six réussissent à valider cette première étape, dont celle de l’IPSA. Il faut dire que la team HEL’IPS a pris le temps de peaufiner son projet de drone. « Le principe du concours est simple et assez ouvert puisque les étudiants peuvent proposer tout type de drones, qu’ils soient à ailes fixes ou multirotors, rappelle Saniya. Mais avant de décider du concept, notre équipe a d’abord pris 2- 3 semaines pour s’accorder sur un sujet plaisant à tous les membres, mais aussi sur les missions que l’on pensait pouvoir réellement démontrer dans le délai imparti. C’est comme cela que nous nous sommes mis d’accord sur le principe d’un drone capable d’apporter de l’aide aux secouristes en détectant le signal d’une balise ARVA utilisée pour retrouver les victimes d’avalanches. Une fois le sujet acté, on a commencé à rentrer dans les détails pour voir quels composants choisir, comment procéder, etc. » Une direction qui, de l’aveu de la cheffe de projet, avait particulièrement séduit les professionnels de Dassault : « Ils étaient même assez intrigués de ce qu’allait pouvoir donner le projet car toute la partie traitement et récupération du signal de la balise se voulait assez complexe ! »

Engagés sur la dernière phase du concours, les étudiants ont alors un objectif précis : mettre à profit le budget alloué par Dassault et l’IPSA pour acheter tous les composants nécessaires à l’assemblage du drone, respecter le cahier des charges donné et être prêts pour la finale du concours prévue fin avril à Jonzac en Charente-Maritime.

 

 

Un vrai défi d’ingénieur

Se déroulant sur un week-end, la finale débutait par un moment charnière pour les étudiants, qui allait décider ou non de l’issue de la compétition : l’étape des tests de sécurité. « Les échouer voulait dire être automatiquement éliminé de la finale, souligne Saniya. Or, nous étions la première équipe à les passer ! Heureusement, nous les avons validés en 30 minutes et avons pu nous concentrer sur la suite en étant très contents et soulagés ! » Par la suite, l’équipe HEL’IPS s’est attelée à démontrer plusieurs des missions qu’elle avait planifiées pour son drone devant un jury composé de professionnels. « Même si tout n’a pas marché, nous étions assez fiers de ce que nous avons pu présenter ! Nous avons même réussi à faire de petites modifications pour optimiser notre code directement devant le jury. » S’ajoutant aux compétences techniques de l’équipe sur la conception de son drone, cette capacité d’adaptation a sans doute permis aux IPSAliens de s’adjuger la 3eme place du podium, à quelques points des deux équipes ex-aequo se partageant les 1re et 2eme marches.

Bien évidemment, Saniya et ses coéquipiers ont grandement savouré cette distinction. « Pour une première participation, on était particulièrement heureux d’être sur le podium, sourit l’étudiante. Cette troisième place a, en quelque sorte, validé tout le travail qu’on a pu fournir et tout le temps personnel qu’on a investi dans le projet – on ne compte plus les jeudis après-midi, les soirées et les week-ends passés à travailler dessus ! Auparavant, on avait tous eu l’occasion d’un peu piloter des drones pour le loisir, mais là, c’était intéressant de mener un projet de A à Z pour concevoir nous-mêmes un drone, y compris sur la partie électronique. » Et cette récompense a une saveur encore plus particulière quand on connaît l’implication des concurrents. « Chaque équipe avait présenté un drone complètement différent, poursuit Saniya. C’était particulièrement intéressant de découvrir tous les projets durant la finale. Au-delà du concept, on sent que tout le monde avait vraiment poussé la réflexion pour optimiser au mieux les performances des drones ! »

 

 

Passer le relais aux autres étudiants ingénieurs de l’IPSA

Désormais, l’équipe de HEL’IPS cherche à passer le flambeau à une autre génération d’IPSAliens. « On a à cœur de reformer une équipe avec des étudiants plus jeunes pour la prochaine édition, assure Saniya. En effet, comme nous serons quasiment tous à l’étranger l’an prochain dans le cadre du semestre à l’international de 4e année, nous aimerions pouvoir les former en tant que mentors, les aider aussi bien à comprendre le cahier des charges ou à leur expliquer ce que recherchent les membres du jury de Dassault même si le concours évolue chaque année. On souhaiterait garder une continuité. Par exemple, ce serait pas mal d’avoir une nouvelle équipe assez variée et, si possible, une équipe mixte car, cette année, j’étais la seule femme dans l’équipe ! Or, nous savons que les professionnels de Dassault sont aussi sensibilisés à cette composante – ils avaient apprécié que je sois cheffe de projet par exemple – car ce genre de concours leur permet aussi de découvrir de nouveaux profils dans une optique de recrutement futur. » Le rendez-vous est donc déjà pris pour le Dassault UAV Challenge 2024 !