Des étudiants de l’IPSA Toulouse veulent sauver des vies avec le drone innovant
Il n’y a pas que l’équipe du projet Anemos One qui participe au programme des Entrepreneuriales Midi-Pyrénées : il y a aussi l’équipe d’AVE-E dans laquelle se trouve Mathieu Lafont (IPSA promo 2022), étudiant en 1re année de l’IPSA Toulouse. Retour avec ce dernier sur cette aventure associant drone et santé.
L’équipe d’AVE-E
De gauche à droite : Hugo Dornier, Elisa Troucellier, Florence Gavaud, Nabih Benazzouz et Mathieu Lafont
Depuis quand t’intéresses-tu à l’entrepreneuriat ?
Mathieu Lafont : C’est très récent. Tout a commencé après mon entrée à l’IPSA, quand la pédagogie nous a parlé des projets en groupe à mener durant le semestre. Avec l’un de mes camarades, nous avons alors discuté du rôle grandissant des drones dans le monde professionnel et cela nous a donné l’envie de nous lancer sur un projet de recherche théorique à ce sujet. Nous avions en tête un projet de création de drone médicalisé pour du transport de logistique dédié aux soins de secours, capable de porter près de 30 kilos de matériel. Au départ, il s’agissait simplement d’assouvir notre curiosité, sauf que l’un de nos enseignants croyant au potentiel du projet nous a suggéré d’aller plus loin. C’est grâce à cette impulsion que nous participons aujourd’hui à l’aventure des Entrepreneuriales Midi-Pyrénées du Réseau Entreprendre. Le programme nous a ainsi permis de suivre plusieurs cours très intéressants sur la gestion financière, le management d’équipe, la bonne tenue des budgets, le développement de projet…
Parlons justement du projet. En quoi consiste-t-il exactement ?
Il a beaucoup évolué. Aujourd’hui, le projet a changé, sortant du précédent cadre Homme-machine : nommé AVE-E, il consiste désormais en un drone connecté et équipé d’une électrode qui, sur une grande surface – l’idée serait d’avoir deux drones tous les 30 kilomètres d’un territoire donné –, serait en mesure de se rendre sur le lieu d’une alerte lancée par des personnes souffrant d’une pathologie cardiaque. Le but est simple : réduire drastiquement le temps d’intervention auprès des patients présentant un problème cardio-pulmonaire. Déployés par le SAMU, les drones pourraient ainsi très rapidement arriver sur la zone concernée et permettre au patient de placer l’électrode sur sa poitrine. Une fois l’électrode posée, le SAMU recevrait directement un électrocardiogramme et les données cardiaques et, si besoin, lancerait à distance une défibrillation. Évidemment, cela induit d’avoir un drone léger afin d’être utilisé par n’importe qui, y compris une personne en grande détresse physique.
D’où est venue cette idée ?
Je suis originaire des Antilles. Or, après le passage de cyclones comme ce fut le cas en septembre dernier, il devient très difficile, voire impossible, pour les services de secours sur place de se déplacer dans certaines zones, notamment les zones rurales et plus reculées. Il suffit d’une route fermée, d’une voie de chemin de fer bloquée ou d’un pont endommagé pour paralyser la moindre intervention… C’est d’autant plus problématique que les maladies cardiaques représentent aujourd’hui l’une des premières causes de décès dans le monde et en France : si un arrêt cardiaque se produit, en considérant qu’une tierce personne est présente sur place pour pratiquer une réanimation cardiaque manuellement, les chances de survie se réduisent énormément en l’absence d’un choc électrique dans les 10 minutes suivant la crise. En tant que futurs ingénieurs, il nous semblait donc important de répondre à ce besoin via une solution technique offrant la possibilité de justement gagner de précieuses minutes dans cette course contre la montre. L’idée de porter un projet pour sauver des vies nous motive particulièrement.
Combien d’étudiants participent à ce projet ?
Nous sommes actuellement cinq : deux étudiants de l’IPSA, Hugo Dornier (promo 2022) et moi-même, deux étudiantes de l’ISG, Florence Gavaud (promo 2019) et Elisa Troucellier (promo 2019), et un étudiant de l’EPITA, Nabih Benazzouz (promo 2022), qui travaille sur la partie software. Nous développons le projet sur notre temps libre. À côté de ça, le premier projet de drone médicalisé pour du transport de logistique continue d’être développé en parallèle par l’association IPSA Drone Evolved que nous avons montée début septembre et qui compte aujourd’hui une quinzaine de membres.
Savez-vous déjà quand ces deux projets pourront aboutir ?
Comme ces projets demandent beaucoup de temps et d’argent et que les IPSAliens impliqués ne sont encore qu’en 1re année et donc sans grande expérience, leur réalisation pourrait prendre quatre à cinq ans en l’état. C’est aussi pour cela que nous avons sollicité le programme des Entrepreneuriales : si, grâce à lui, on peut trouver une entreprise et des ingénieurs prêts à faire confiance à des étudiants motivés pour nous apporter leur savoir-faire et leur expérience, ce délai pourrait être divisé par deux !
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