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IPSA Space Systems : plus qu’une association étudiante, un tremplin vers l’espace
Vie étudiante

IPSA Space Systems : plus qu’une association étudiante, un tremplin vers l’espace

Depuis bientôt 10 ans, l’association IPSA Space Systems (ISS) œuvre au sein de l’école d’ingénieurs pour mener à bien différentes constructions de fusées dans le cadre du projet PERSEUS du CNES (soit le « Projet Étudiant de Recherche Spatiale Européen Universitaire et Scientifique »). Une mission aussi technologique que pédagogique qui permet à ses membres de prétendre à de grandes ambitions par la suite.

IPSA Space Systems : plus qu’une association étudiante, un tremplin vers l’espace

« Travailler sur une fusée expérimentale qui peut servir aussi dans le développement de technologies sur les lanceurs à travers le projet PERSEUS, ça ne pouvait que me donner envie ! » Actuellement en 3e année à l’IPSA, Victor Guermonprez (promo 2025) est l’actuel président d’ISS, une des associations techniques phares de l’école. Regroupant aujourd’hui une vingtaine de membres dont au moins un quart d’étudiants en 2e année, ISS est, à ses yeux, bien plus qu’un simple passe-temps entre deux cours dédiés à l’ingénierie de l’air et de l’espace. « Le portrait-robot d’un membre d’ISS pourrait être celui d’un ou d’une étudiante ayant surtout la volonté d’avoir un aspect pratique en parallèle de ses activités à l’IPSA, pour appliquer des notions théoriques dans un cadre pratique, estime Victor. D’ailleurs, quand je parle à des anciens amis de lycée et qu’on échange sur nos parcours respectifs, je réalise à quel point un tel projet est peu commun et impressionnant. Dans ISS, on est vraiment sur du concret. Moi, par exemple, je travaille sur la partie système embarqué, c’est-à-dire la conception des cartes et la programmation. Quand la fusée fonctionne ensuite, je sais que c’est également en partie dû à ce que j’ai pu réaliser. Chaque membre de l’équipe apporte sa pierre à l’édifice ! »

Distinguée à plusieurs reprises pour ses différents apports au fil des années dans le cadre de PERSEUS, l’association ISS travaille actuellement sur Super, une fusée de 1,6 m de hauteur pour 9,72 cm de diamètre. Accompagnés par les experts du CNES tout en gardant une grande autonomie, les membres de l’association ne comptent plus les heures passées dans leur laboratoire pour remplir le cahier des charges et atteindre leurs objectifs. Sur Super, l’un d’eux concerne un nouveau système d’aérofrein. « C’est une technologie qui intéresse le CNES qui pourra éventuellement l’intégrer ensuite en tant qu’innovation avancée dans le projet PERSEUS, précise l’actuel président. Ce système permet d’avoir un contrôle sur la fusée quand, par exemple, le lancement se fait dans un environnement limité dans ses conditions d’utilisation, comme lors du C’Space où les lanceurs ne doivent pas excéder les 3 000 m d’altitude. C’est un système pertinent car, quand on travaille sur des lanceurs, il faut également toujours penser à ce qui est la récupération et l’optimisation de la partie propulsive ! » C’est aussi ça, PERSEUS : travailler sur petits livrables, développer des idées, apporter des corrections et voir, finalement, si ces technologies peuvent être intégrée à Astréos, la grosse fusée du projet prévue pour 2025.

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ISS lors de la campagne de lancement de la fusée DIAMANT

IPSA Space Systems, le goût de l’innovation depuis 2014 !

L’innovation et la détermination de ses membres ont toujours fait partie de l’ADN d’ISS depuis sa création en 2014. Et ce n’est pas Adrien Baras, aujourd’hui designer structure chez Expleo, une société de prestation, et fondateur de l’association, qui dira le contraire. Aujourd’hui en charge du plateau de conception sur le réservoir d’hydrogène chez Airbus à Toulouse sur ZEROe, un projet de recherche dont le but est de concevoir l’avion décarboné de demain, cet Ancien de l’IPSA (promo 2017) se remémore les débuts de la structure, sorte de petite sœur de l’autre association culte (et toujours active) de l’école en matière de conception de fusées : AéroIPSA.

« En fait, j’ai un parcours un peu spécial puisque j’ai travaillé avant de faire des études en école d’ingénieurs, raconte Adrien. En effet, j’étais en formation de mécano dans l’armée de l’Air, mais j’ai dû arrêter pour des problèmes de santé. Après un BTS CPI, je me suis donc orienté naturellement vers l’IPSA. Et quand je suis arrivé en 2e année, j’ai rencontré Yoann Maire qui allait devenir l’électricien de l’association et Bryan Cadet, le codeur. Ils faisaient partie de l’association AéroIPSA et avaient lancé une mini fusée l’année d’avant : ils se lançaient alors sur un autre projet, nommé Jericho, un peu plus ambitieux. Comme j’avais pas mal d’expérience dans la conception mécanique, je me suis naturellement intégré au projet. En parallèle, j’avais commencé à travailler au sein du laboratoire de mécatronique et de matériaux composites de l’école où j’ai commencé à gentiment participer sur le projet PERSEUS du CNES avant que ce dernier ne demande à l’école de se doter d’une association pleinement dédiée à PERSEUS. Voilà comment ISS a été créé ! »

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Les promotions d’IPSAliens se relaient au sein de l’association 

Des souvenirs et des compétences à la pelle

Petit à petit, l’association prend de l’ampleur : si, au début, elle s’occupe principalement de la réalisation de pièces et d’assemblages, elle monte en gamme au fur des années pour se lancer davantage dans la conception. Si bien qu’Adrien et ses acolytes de l’époque seront de toutes les aventures, participant aux épopées des fusées ARES et SERA en plus de Jericho. Son meilleur souvenir ? Le lancement de SERA 2, sans aucun doute : « Pour ça, je suis parti au pôle Nord à Kiruna. Le CNES m’a offert la possibilité d’aller récupérer la fusée en hélicoptère et ainsi d’effectuer mon baptême de l’air pour me remercier de ma participation très importante à sa réalisation ! » Mais outre cette escapade à Kiruna, le fondateur d’ISS retient aussi les apports de cette activité associative pas comme les autres : « En arrivant à l’IPSA, j’avais déjà un gros socle technique, mais tout ce que ce côté administratif, gestion et management, j’ai dû l’apprendre et le développer au moment de créer l’association. Et ça me sert encore énormément aujourd’hui dans mon environnement professionnel ! »

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OPUS Aerospace, une aventure du New Space dans la continuité d’ISS

Adrien n’est pas le seul à s’appuyer sur ce qu’il a pu construire au sein de l’association. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir aujourd’hui d’autres anciens membres s’épanouir dans le secteur de l’aérospatial. À ce titre, OPUS Aerospace est un bon exemple. Spécialisée dans la conception, la fabrication et l’exploitation d’engins et de lanceurs spatiaux, cette jeune start-up lauréate de l’appel à projets France 2030 et présente dans le classement « 100 start-up où investir en 2023 » du magazine Challenges possède aujourd’hui à sa tête Safouane Benamer (promo 2020), président d’ISS du temps de ses études à l’IPSA, et compte d’autres anciens membres parmi ses 18 collaborateurs. « À la base, je voulais faire pilote de ligne et, après en avoir discuté avec mes parents, je me suis orienté vers l’IPSA car je savais qu’en parallèle des études, j’allais pouvoir avoir accès à un gros vivier associatif, se souvient le CEO d’OPUS Aerospace. À mon arrivée au sein de l’école, les machines présentes dans le laboratoire de mécatronique m’ont pas mal impressionné : j’avais 18-19 ans et je me suis tout de suite dit que cela pouvait être intéressant ! J’ai alors rejoint le laboratoire et l’association rapidement. »

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Timothée Gerlinger (IPSA promo 2020) et Safouane Benamer (promo 2020), à la tête d’OPUS Aerospace

Pour le jeune dirigeant, l’expérience acquise via ISS reste précieuse pour les futurs ingénieurs. « Travailler sur des aspects techniques dans une association comme ISS apporte une vision très concrète de l’ingénierie, affirme-t-il. Cela permet d’allier tout ce qui est théorique à la pratique avec, en plus, un aspect assez ludique. À titre personnel, cela m’a aussi permis de faire la différence tout au long de mes stages, comme celui fait à Airbus Opérations SAS et qui portait sur la fabrication composite des ailerons de l’A350-1000. Grâce à l’association, je connaissais déjà les règles du composite et un peu la science qu’il y avait derrière ! »

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Les projets de moteur et de fusée d’OPUS Aerospace

Initiée en 2020 par deux IPSAliens (passés, eux, par AéroIPSA), OPUS Aerospace ne cesse de grandir avec, dans le viseur, le secteur des petits satellites, c’est-à-dire tous les satellites inférieurs à 500 kilos. Après avoir conçu son propre moteur, l’entreprise poursuit sur sa lancée. « Maintenant que nous avons validé notre « brique » propulsive, nous allons passer sur une « brique » plus opérationnelle : nous sommes ainsi en train de développer une fusée suborbitale de 3m5 de hauteur pour 16 cm de diamètre, un peu comme ce qu’on faisait à l’association ! Pour cela, nous avons signé un contrat avec l’Agence spatiale française et nous espérons pouvoir lancer cette fusée depuis le centre spatial guyanais. » Un beau projet pour Safouane et ses équipes, qui rappelle forcément de bons souvenirs à l’IPSAlien même si ce n’est pas la même échelle ni la même finalité. « Il n’y quasiment pas un jour où je ne ressors pas quelque chose que j’ai pu faire à ISS car c’est là-bas, au contact des experts du CNES, que j’ai appris à faire une fusée de A à Z comme la logique projet. PERSEUS, c’est vraiment un moule extraordinaire pour les personnes qui veulent faire du spatial après ! »

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